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Innovations automobile

​​​​​​​Les carburants de synthèse, l’alternative au pétrole ?
26 avr 2023

Temps de lecture : 4 min 52

Alors que 2035 devait sonner le glas de la production de véhicules thermiques, l’Allemagne a récemment créé la surprise au sein de l’UE en faisant volte-face et en refusant de ratifier le texte. Mais elle ne fait pas cavalier seul, elle rejoint la position de la Hongrie, l’Italie, la Pologne, la République Tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et le Portugal. Cette décision, qui a aussitôt suscité la colère des défenseurs de l’environnement, fait le bonheur des constructeurs d’outre-Rhin. Toutefois, loin de nier l’impact des énergies fossiles employées pour faire ronronner leurs iconiques modèles, ceux-ci plaident la cause des carburants de synthèse. Propulsés à la une comme les messies du parc auto, de quoi s’agit-il et peut-on vraiment parler de combustible écolo ? Est-ce une solution d’avenir pour la mobilité ? Cette semaine, Gest’Europe décrypte pour vous ces carburants d’un genre nouveau.

 

Késako, un carburant synthétique ?

Appelé également E-fuel, l’électro-carburant est un liquide obtenu avec de l’eau et du CO2. Sa fabrication est le fruit d’un traitement assez complexe au cours duquel les molécules d’eau, oxygène et hydrogène, sont dissociées par électrolyse. L’hydrogène est ensuite combiné avec du CO2 pour créer du méthanol.

Ces produits de synthèse existent en version essence, diesel, et même kérosène et ne nécessitent pas de modification du moteur, contrairement au rétrofit électrique.

Produits avec une énergie renouvelable, solaire ou éolienne, ils sont estampillés carburants propres.

C’est à ce titre que les Allemands ont demandé un sursis à la Commission européenne. Leur position est avant tout économique, car elle vise à protéger leur industrie automobile.

Leurs véhicules représentent en effet près de la moitié des voitures en circulation sur le continent.

C’est également le crédo des autres pays contestataires qui arguent la préservation de leur industrie, fabricants et sous-traitants confondus. Tous attendent de l’Europe des solutions de préservation, comme par exemple que les automobilistes qui utilisent des carburants de synthèse soient exemptés de l’interdiction de circuler.

Se pose tout de même la question de savoir si l’argument est recevable du point de vue environnemental.

 

E-carburants versus pollution

Les nuisances engendrées par les transports sont largement connues. Ils sont responsables d’un tiers des émissions de CO2, principal gaz à effet de serre, ainsi que des particules fines, des substances toxiques pour la planète et la santé.

Trouver des alternatives aux carburants classiques est désormais impératif pour atteindre la neutralité carbone. Ainsi, comme la voiture électrique, la voiture à hydrogène et les biocarburants, les carburants de synthèse seraient la promesse d’un air plus pur.

Le bilan carbone du E-fuel est neutre. Cela signifie que la balance entre le CO2 nécessaire à sa production et le CO2 rejeté par la voiture est à l’équilibre, à l’instar du superéthanol, issu de la betterave sucrière.

Porsche a été le premier constructeur à croire qu’il est possible de donner vertueusement une seconde chance aux motorisations thermiques et à investir dans la fabrication de E-carburant. Mais attention, celle-ci a un coût !

La marque au cheval cabré n’est pas isolée dans cette croisade puisqu’elle est soutenue publiquement par son groupe, Volkswagen, mais également par d’autres firmes automobiles, parmi lesquelles BMW.

 

Une option viable pour la mobilité verte ?

Le carburant vert, présenté comme le sauveteur potentiel du moteur à combustion, mérite d’être envisagé comme une nouvelle alternative au tout-électrique. Cependant, il reste au moins un axe d’amélioration avant de crier victoire, son coût, principal frein relevé par ses détracteurs.

Ainsi, le prix des premiers litres produits au Chili dans l’usine Porsche avoisinait celui de certains grands crus : 2825 €/litre !

Cela s’explique par le fait que cette industrie des E-carburants nécessite des investissements onéreux, dûs à leur complexité et par des infrastructures encore trop rares.

Néanmoins, on peut s’attendre à une chute drastique, car la généralisation d’un produit ou d’une technologie fait mécaniquement baisser les coûts.

Actuellement, il faut débourser environ 5 € pour un litre de E-fuel et il n’est pas déraisonnable d’imaginer pouvoir le proposer sous peu à 2 €/l.

Le prix du plein serait alors équivalent à celui réalisé avec des combustibles fossiles, la pollution en moins.

 

Les solutions écologiques de mobilité

Cet inconvénient ne lui laisse que la place d’outsider face à la voiture électrique.

Il est prouvé que sur toute sa durée de vie, un tel véhicule pollue trois à quatre fois moins que son homologue thermique et que sa batterie de traction, longtemps montrée du doigt, est recyclable.

Par ailleurs, l’électromobilité présente l’avantage d’être économique. Le prix de l’énergie est maîtrisé et sans surcoût structurel, car le réseau est déjà existant. Il suffit de se raccorder à une prise domestique ou à une borne de recharge pour faire le plein.

Du côté des stations-service traditionnelles, les chouchous du pouvoir d’achat sont les agrocarburants pour voitures flex-fuel. Obtenus grâce au phénomène de biomasse, ils présentent également un bilan carbone neutre : le volume de CO2 rejeté par les voitures est équivalent à celui absorbé par la photosynthèse des plantes lors de leur croissance.

Le plus souvent transformés localement, il n’y a en outre pas de frais supplémentaires d'acheminement.

La voiture à pile à combustible à hydrogène est de nos jours plutôt présentée comme complémentaire à la voiture électrique. Sa production, encore confidentielle et onéreuse, ne lui permet pas d’emporter l’adhésion du plus grand nombre.

Les carburants synthétiques ont donc probablement une carte à jouer dans le cadre de la transition énergétique. Ils offrent l’avantage d’être compatibles avec les notions essentielles du développement durable et, à défaut d’être moins chers, ils :

  • ne polluent pas,

  • évitent d’avoir à réinvestir dans un véhicule,

  • donnent de l’espoir à tout un secteur et à ses milliers d’emplois.

Nul ne sait aujourd’hui s’il y aura une directive européenne concernant ce carburant alternatif. Il semble que le texte signant la fin de la production de véhicules neufs, essence ou diesel, soit trop avancé pour être revu. Malgré tout, il peut être envisageable de le considérer comme un trait d’union entre deux priorités non-contradictoires : celle du remplacement du pétrole et la durabilité du parc thermique. Ce qui permettrait à toutes les filières concernées de tirer leur épingle du jeu.

Le réchauffement climatique est l’affaire de tous, mais l’électrification du parc est celle des professionnels de l’automobile. En connaître l’ensemble des points permet de mieux appréhender cette mutation et de répondre à toutes les attentes de la clientèle. Gest’Europe les accompagne dans le développement et la gestion de leur garage, mais également dans leur formation aux problématiques spécifiques de leur métier. Contactez Sébastien pour accéder à vos conseils personnalisés et à l’automobile de demain.

Voici quelques sources à ce sujet :

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